jeudi

Tyrannie familiale

J'avais , un jour parlé de mon viol à une psychologue et raconté aussi la réaction de mon père et de ma tante suite à ma lettre publiée plus bas.
Voici sa réponse qui me semble très pertinente et qui du moins m'apporte du soutien.



Cela voudrait dire que vous êtes soumise plus ou moins inconsciemment au mécanisme de "rétorsion" qui transmet l'évidence que toute action visant à changer le statu quo de la situation se retournera contre la victime et l'ensemble de la famille ; la rétorsion véhicule l'idée que le mal et ses conséquences sont occasionnés par l'action de la victime visant à se défendre. L'action se retourne ainsi contre la victime qui tente de se défendre : "la situation ressemble à celle de quelqu'un qui serait ligoté de telle sorte que ses mouvements provoquent son propre étouffement".

Dans ces familles apparemment bien structurées, qui offrent un profil "normal", ce sont les révélations d'incestes ou d'abus sexuels qui font apparaître le dysfonctionnement pré-existant : "la particularité de ces familles est, en effet, le décalage entre l'image donnée à l'entourage et ce qui se passe à l'intérieur". Deux auteurs, Reynaldo Perrone et Martine Nannini, respectivement thérapeute familial et éducatrice, soulignent "la caractéristique contraignante de l'image de bien-être que la famille offre à l'extérieur : les enfants sont censés l'entretenir et apportent leur participation active à la mystification montée par les adultes" ; il y règne une véritable tyrannie, parfois diffuse, où les révélations sont toujours présentées comme dangereuses ; le territoire familial peut avoir ses propres lois et échapper ainsi aux lois de la société ; il devient le groupe à protéger en priorité... Et vous êtes vécue alors comme susceptible de trahison.

lien: SOS-femmes

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est très beau tout ce que tu écris. C'est très dur de prendre conscience de tout ce vécu.
Ecrire sur la toile est-ce un début de "retrouver la parole" ?
Comment ne pas te souhaiter de perdre un à un tous ces baîllons accumulés depuis tant d'années.
Tous ces baîllons qui ont muselé une parole qui aurait pu être salvatrice, qui aurait pu faire de toi une victime plutôt qu'une coupable.
Tes peintures sont très belles.
Véronique