jeudi

Les ravages de l'inceste

Le viol n'est pas forcément réel, il peut être psychologique. Les ravages sont aussi terrifiants et tout autant traumatisants. J'ai récupéré quelques écrits de ma soeur qui relatent de manière violente cette souffrance tout aussi destructrice qu'un passage à l'acte.
Mordaza



Il faudrait que je parle de mon problème, de ma gêne, de mon effroi qui sont survenus en ouvrant le paquet de Noël envoyé par mon père, il y a 5 jours.

Ni le dictateur, ni mon père ne voudrait que j’en parle. Il ne faut pas faire de vagues. Il ne faut pas analyser, remettre les choses en question, confronter ce qui est et qui a toujours été. Non, ils voudraient que je me taise… et pour m’obliger à garder le silence, le dictateur reserre sa cuirasse autour de ma poitrine. La panique attire mon attention afin que je ralentisse mon écriture. Lui qui pensait que j’avais consommé assez de blanche pour m’abstenir de toute réflexion, il vient de reprendre son pouvoir en exerçant une pression de mes poumons afin de perturber ma respiration.

Très bien, Dictateur, je t’entends, je t’ai compris, j’ai saisi ta volonté mais puisque je suis seule avec toi et que mon unique confident est mon ordinateur, permets moi de m’exprimer. Je sais malheureusement qu’il ne craint pas vraiment les autres, il a plutôt peur de toutes mes prises de conscience qui pourraient m’encourager à rompre notre relation. Voilà pourquoi il cherche à étouffer ma curiosité.

je voudrais pour le moment ne pas perdre le fil conducteur de mon discours. J’ai donc reçu un colis de mon père…

Non, c’est impossible de poursuivre, je ressens le malaise. J’ai alors envie de légèreté. J’ai envie d’oublier ce que je m’apprétais à dire.

Pis bon, je me lance : en déballant la petite caisse en carton tatouée par la Poste, je découvre des sous-vêtements léopard, d’autres plus sobres, bleus avec un nœud rose (style jeune fille coquine), du champagne « Piper » et des chocolats « mon chéri ». Ça ne faisait aucun doute, ces cadeaux m’étaient bien destinés. Je reste choquée par l’acte incestueux de mon père mais je suis incapable de le remettre à sa place et de lui exprimer mon effroi.


Récapitulons : Le dictateur entre en contact avec moi, alors je fuis dans le silence, je me soumets à lui et pour mieux m’affaiblir devant lui, je consomme. Alors je deviens une victime dans l’agonie et temps qu’il n’a pas joui, il peut me violer toute la nuit...

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